Salut à toi !
J’espère que tu vas bien et que tu as passé un bel été !
Ici, à Toulouse, nous avons déjà amorcé le grand tournant vers l’automne et j’ai ressorti mon thé préféré, sobrement intitulé Thé de l’automne. Je me mets dans l’ambiance petit à petit et ça a commencé par mes fournitures de journaling.
Pour la première fois, j’ai décidé de trier mes papiers/autocollants/ephemeras par saison : une saison sombre, avec un sous-thème aux couleurs chaudes -l’automne- et un sous-thème aux couleurs froides -l’hiver- ; et une saison lumineuse, avec un sous-thème aux couleurs froides -le printemps- et un sous-thème aux couleurs chaudes -l’été.
C’est simple et “bête” mais ça m’a sortie d’un blocage face au volume de fournitures que je possède. Je décore beaucoup mes journaux mais l’excès de choix me paralysait car je passais mon temps et mon énergie à chercher les bons items au lieu de prendre du plaisir à décorer et à écrire. Aujourd’hui, j’ai moins de choix à disposition et ça facilite grandement les choses.
Ce sujet semble trivial et pourtant, il est au coeur de mes réflexions et prises de conscience de ces derniers jours. J’ouvre plein de portes, plein de possibles, et sur le moment, ça me met en joie. Mais ensuite, quand il s’agit de poursuivre toutes ces voies, je suis paralysée par le FOMO et je me sens épuisée à la simple pensée de choisir entre 455896 projets créatifs et 54782360 matériels à utiliser.
Par exemple, j’avais décidé il y a quelques mois de me mettre sérieusement au dessin, pour vraiment progresser. Et puis aussi, de faire plus d’art journaling et de collage parce que j’aime ça. Et puis aussi, d’explorer la gouache et l’acrylique, ainsi que l’aquarelle parce que j’ai besoin de mieux connaître ces media. Et puis aussi…
Bref, tu comprends l’idée.
Sauf que cet été, j’ai beaucoup observé mon fils dessiner. Il peut dessiner pendant des heures, recommencer encore et encore un détail de dessin. Même chose avec mon amie Maud, qui bosse sur un projet de BD.
Et je me suis aperçue que je n’ai pas cette envie de dessiner. J’aime faire quelques esquisses dans mes carnets, dessiner la jolie tasse de thé devant moi ou un bout d’architecture quelque part. Mais je n’ai pas cet élan de dessiner pendant des heures. Parce qu’en réalité, au bout de quelques minutes, je m’en lasse.
En parallèle, j’ai intégré le Discord de Melody Miroir où les discussions portent sur la créativité et le journaling. Je me suis également abonnée à son Patreon. Elle y partage ses propres réflexions sur son cheminement artistique. Ce qui m’a rassuré, c’est de trouver quelqu’un qui se pose sensiblement les mêmes questions que moi.
Alors cet été, je me suis observée. Et j’ai remarqué que je suis toujours, toujours attirée par les mêmes choses : la lumière, les couleurs (notamment en architecture) et l’art abstrait.
L’art figuratif peut me toucher et j’adore regarder des oeuvres qui représentent des personnes, la nature, des natures mortes… je suis toujours admirative de la performance artistique. Et d’ailleurs, là aussi, je vais souvent être plus touchée par des couleurs ou le travail de la lumière.
Mais ce qui me remue les tripes invariablement, c’est l’art abstrait. En particulier la peinture abstraite.
L’autre jour, j’ai eu cette discussion avec mon fils. Il m’encourageait à dessiner mais je lui ai dit que j’avais réalisé que mon truc, ce n’est pas le dessin. Mon truc, c’est la peinture abstraite et le collage. On a alors échangé sur l’importance de suivre ses propres aspirations et centres d’intérêt… même si c’est normal et chouette d’explorer plein de choses aussi. Il ne s’agit pas de se renfermer sur une pratique mais de ne pas se forcer quand on sent qu’on n’est pas appelé.
Maintenant que j’ai écarté des sujets sur lesquels je me mettais la pression inutilement (parce que je suis quand même beaucoup entourée par des personnes qui dessinent et que j’ai fini par me convaincre que je devais, moi aussi, dessiner), je me sens libre d’aller explorer ce qui me ressemble vraiment.
J’ai acheté quelques cours en ligne pour me guider au démarrage, parce que vraiment, je n’y connais rien en art abstrait. Et c’est parti.
Depuis, je me sens soulagée. Je suis passée à l’action. J’ai envie de mieux comprendre les couleurs, la lumière, la texture. D’expérimenter l’acrylique, la gouache, l’aquarelle. Séparément ou en mixed media.
J’ai adoré le processus. Et parfois même le résultat. La double-page qui illustre ce billet en est l’exemple parfait : à gauche, une peinture qui présente 2-3 points d’intérêts mais que je n’aime pas vraiment. A droite, un style déjà plus proche de ce que j’aime : des couleurs plus mélangées, du relief, de la texture, un côté “messy”. Une certaine intensité dans le mouvement.
Depuis 2 jours, je me sens dans une joie immense d’avoir franchi cette porte-là. En assumant de mettre de côté le reste, pour donner une vraie chance à ma découverte de l’art abstrait.
Je fais aussi le lien avec une autre de mes obsessions du moment. Mais il est 8h13 et je dois filer au boulot ! 😅 Je t’expliquerai donc cela dans la prochaine lettre !
Je te souhaite une délicieuse journée.
Avec Amour,
Sofia
Je me retrouve tellement dans ce que tu dis sur la paralysie du FOMO.
J'y suis encore et j'ai l'impression que je vis comme ça depuis trop longtemps. Les gens me voient comme une personne mega active qui fait pleins de choses (4 cours de danse par semaine, de l'écriture, de la lecture, du yoga, formations à la correction, là je veux me remettre à un art martial, etc.), mais au final je ne vais pas au fond des choses et ça me frustre énormément, ça peut me faire abandonner, le tout en m'ajoutant une charge mentale de fou.
Je suis toujours en train de penser aux milliers de choses que je devrais faire (commencer à m'auto-former sur un nouveau métier pour me reconvertir), que je pourrais faire, que je pourrais explorer, que je pourrais reprendre (exemple : le dessin, l'apprentissage de langues étrangères; le taekkyon) etc. C'est usant. ToT
Je cherchais où j’avais lu tes réflexions… Et c’est ici.
Pour ma part, ce sont mes vêtements que j’ai commencé à trier par couleurs+saison. Et ça s’est étendu. En ce qui me concerne, il y a la saison des croquis aquarelle (hors de chez moi donc plutôt beaux jours, sachant que je suis assez toit terrain et tout temps) et l’intérieur : sketchnoting, atelier